Photographies de Gilles Lange
Lisbonne est une ville d’une incroyable beauté ; elle saisit celui qui la regarde. Perpétuellement en travaux, elle se lance vers la modernité mais chaque quartier garde sa spécificité et semble être figé dans le temps. Les artisans côtoient les boutiques de luxe, les gargottes et restaurants jouent du coude à coude avec les bars branchés. La gentrification de ces quartiers anciens avance à grands pas.
Les photographies sélectionnées pour la réalisation de cette exposition illustrent les errances urbaines du photographe et sa façon de déambuler dans la ville, telle qu’il l’a ressentie, sur les pas de Fernando Pessoa, l’écrivain et poète flâneur…
16 panneaux accompagnés d’extraits de textes de Fernando Pessoa
- Voyager ? Pour voyager il suffit d’exister. Je vais d’un jour à l’autre comme d’une gare à l’autre, dans le train de mon corps ou de ma destinée, penché sur les rues et les places, sur les visages et les gestes, toujours semblables toujours différents, comme, du reste, le sont les paysages. Si j’imagine, je vois. Que fais-je de plus en voyageant ? Seule une extrême faiblesse de l’imagination peut justifier que l’on ait à se déplacer pour sentir. Le livre de l’intranquilité
- Une fois j’aimais, et je crus qu’on m’aimerait, mais je ne fus pas aimé. Je ne fus pas aimé pour l’unique et grande raison que cela ne devait pas être. Je me consolais en retournant au soleil et à la pluie et en m’asseyant de nouveau à la porte de ma maison. Les champs, tout bien compté, ne sont pas aussi verts pour ceux qui sont aimés que pour ceux qui ne le sont pas. Sentir, c’est être inattentif. Le gardeur de troupeaux